Pleyel Mod. F 165cm 1931
« Voici un bel instrument des années trente que j'ai pu tout remettre à neuf »
« Je travaille pour cette professeure de piano depuis plusieurs années maintenant »
« Refaire tout le mécanisme pour un professionnel apporte toujours un peu de sel à la tâche, cela demande un réel effort de recul et de recherche du meilleur résultat, car leur sensibilité ne laisse rien passer »
Restauration du clavier
« J'ai commencé par retirer à chaud les mortaises des touches »
« Nettoyage du châssis, et remplacement de ses feutres »
« Je tire quelques témoins et conserve les mesures proprement, avant d'apprécier le résultat quant à leur fermeté »
Ignace Pleyel
Ignaz Joseph Pleyel est né le 18 juin 1757 à Ruppersthal en Basse-Autriche.
Fils d’instituteur, le jeune homme fût très tôt remarqué pour ses talents de musicien par le comte Ladislaus Erdöly qui devint son mécène.
Il put ainsi suivre des enseignements prestigieux et devint notamment l’élève favori de Joseph Haydn. Avec l’appui de son mécène, Ignaz Pleyel fit de nombreux voyages en Europe, où il rencontra les principaux acteurs de la vie musicale de l’époque.
En 1783, Ignaz Pleyel arriva à Strasbourg où il prit la direction de l’Ecole de musique du Prince de Rohan puis devint en 1789 le maître d’orchestre de la Cathédrale de Strasbourg. En acceptant ce départ pour la France, le musicien obtint le droit de bourgeoisie lui permettant de devenir citoyen français et de se rebaptiser Ignace.
Pendant les quinze dernières années du XVIIIème siècle, Ignace Pleyel fut le musicien le plus populaire et le plus joué ; son talent était très largement apprécié par ses confrères, au premier rang desquels figurait Mozart qui dit à propos de Pleyel : « Quel bonheur pour la musique ».
Installation des ateliers à Paris
En 1807, Ignace Pleyel apporte son argent à Charles Lemme, facteur d'instruments originaire de Braunschweig (Allemagne). Lemme est installé à Paris depuis 1799.
Un premier piano portant les noms réunis de Charles Lemme et de Ignace Pleyel sera construit. C'est le premier d'une fabrication de pianos qui dépassera, 170 ans plus tard, les 200 000 exemplaires.
L'association d'Ignace Pleyel avec Karl Lemme s'arrête cependant en 1808. Peu de temps auparavant, fin 1807, Ignace Pleyel s'est installé dans ses propres ateliers grâce à l'aide financière d'amis musiciens dont Méhul, Kalkbrenner et Rossini.
Il cède alors totalement à la passion qu'il avait découverte lorsqu'il habitait Strasbourg : la facture de pianos.
Il délaisse la composition et sa maison d'édition. Le succès ne se fait pas attendre. En 1813, six ans après la fondation de son atelier, malgré quelques difficultés, Ignace Pleyel, alors âgé de 56 ans, écrit à son fils Camille :
J'arriverai facilement à cinquante pianos cette année-ci.
Remplacement des cuirs d'attrapes
« Je découpe avec précision de nouvelles languettes dans des bandes de cuir de cerf spécifiques,
produit de première qualité par Renner »
« les cuirs sont encollés en deux phases,
puis seront coupés proprement plus tard »
Un autre instrument Pleyel Modèle 3 Bis de 1927 ,
que j'ai tout refait à la grande satisfaction de son propriétaire.
« Sur ce troisième Pleyel présenté ici, que j'avais entièrement restauré il y a une vingtaine d'année
et auquel j'ai également tout repris le mécanisme il y a deux ans, on peut apprécier les résultats d'un nettoyage à fond »
« Tout comme ce Gaveau Paris que j'ai refait à neuf, c'était un travail conséquent »
« Démontage de tous les éléments - Restauration du meuble par mon ami ébéniste.
Ponçage, flipotage et revernissage de la table d'harmonie.
Pose de nouvelles chevilles ainsi que de nouvelles cordes »
Camille Pleyel
Né en 1788 à Strasbourg, Camille Pleyel fut d’abord l’élève de son père avant de recevoir les enseignements du virtuose Jan Ladislav Dussek.
Musicien et concertiste de talent, Camille fit de nombreux voyages à travers l’Europe et il fut notamment remarqué à la cour du Roi d’Angleterre. Moins prolifique que son père en matière de composition, Camille était néanmoins meilleur musicien.
Son ami Frédéric Chopin dit d’ailleurs de lui :
« il n’y a plus aujourd’hui qu’un homme qui sache jouer Mozart, c’est (Camille) Pleyel, et quand il veut bien exécuter avec moi une sonate à quatre mains, je prends une leçon ».
En 1824, à l’âge de trente-cinq ans, Camille rejoint son père, innove et procède à une profonde réorganisation de l’entreprise qui rapidement porte ses fruits.
En 1827, les pianos Pleyel obtiennent une médaille d’or à l’Exposition Nationale de Paris puis, trois ans plus tard, les ateliers s'agrandissent. Camille Pleyel crée les premiers salons Pleyel, qui allaient devenir un haut lieu de la vie musicale parisienne.
Première Salle de Concert à Paris
Le 1er janvier 1830, Camille Pleyel organise le premier concert public joué sur un piano Pleyel, inaugurant ce qui allait devenir une coutume : produire en public les pianos de la Maison à l’occasion de concerts.
En véritable dénicheur de talents, Camille se lie avec Frédéric Chopin qui donne son premier concert dans les salons Pleyel le 26 février 1832, en devient l’ambassadeur le plus emblématique de la marque et reste fidèle à la Maison jusqu’à son dernier concert qu’il donna le 16 février 1848.
Son œuvre, indissociable des pianos Pleyel qui lui donnent la palette de nuances et la couleur de son recherché pour ses compositions, a forgé l’âme des pianos Pleyel reconnaissable entre toutes pour sa sonorité romantique.
En 1838, les ateliers de la manufacture s’installent au 22 de la rue de Rochechouart à Paris avec une première salle Pleyel de 550 places qui accueillit les plus grands interprètes et compositeurs du siècle, de Chopin à Debussy. Camille Saint-Saëns y donne son premier récital à l’âge de 11 ans.
« Fraîchement réceptionnées d'Allemagne, les nouvelles têtes de marteaux confectionnées sur mesure sont réparties en sections.
Préparées et pré-harmonisées une par une, elles sont par la suite encollées avec soins et de manière précise. »
Concentration ainsi que précision du geste, pour le meilleur résultat.
* * * Un métier d'Art et de Passion - Facteur de pianos * * *
" Entre maintenance, expertise et conseil à la clientèle, le métier d'accordeur
de pianos est avant tout une profession d'artisanat et de contact.
Je dirais que l'une des clés pour faire un bon travail, c'est d'être
minutieusement régulier et précis, opération après opération. "